samedi 29 novembre 2008

Incentive et team building pour Manutan en Namibie


Chaque année, le comité directeur de la société Manutan demande à Eric Loizeau et son équipe de lui organiser "un vrai truc", à la fois pour récompenser ses collaborateurs des bons résultats de l'année et souder l'ensemble de l'équipe.
Après Oman, la Namibie...! Avec comme objectif l'ascension d'un vrai sommet, le Spitzkoppe ("tête pointue" en Africaner). Cette pyramide de granit ocre de 700 mètres de hauteur, surnommée également le "Cervin africain" pour sa forme caractéristique, se dresse au milieu de nulle part en plein Damaraland, région désertique située entre la capitale Windhoek et l'océan atlantique. Repéré et gravi par Eric Loizeau et François Pallandre au mois de juillet précédent, peu connu mais accessible, ce superbe piton s'avérait l'objectif idéal pour un groupe motivé mais peu habitué à l'escalade. 
Après quelques entraînements au MurMur de Pantin, le groupe de 15 personnes débarque mi novembre sous le soleil ardent de Namibie et rejoint immédiatement l'équipe de reconnaissance au camp de base installé juste au pied de la montagne. Les deux guides de l'équipe ELO organisent dès son arrivée une session de révision des techniques de base, car demain il va falloir grimper.... Le lendemain matin, dès quatre heures, à la lueur des frontales, le groupe attaque les premières pentes faciles du Spitzkoppe dans la moiteur de la nuit africaine. Les premiers 400 mètres d'ascension s'apparentent plus à une marche raide, parfois pénible, au milieu de blocs abrasifs et de buissons épineux. Au petit jour, le camp de l'Epaule est atteint. A partir de cet endroit, la vraie escalade commence. Sur cette plate forme surplombant le désert, des réserves d'eau ont été apportées la veille par des membres de la tribu des Damara, ce qui va permettre aux plus fatigués et aux moins expérimentés de rester en stand-bye. La suite de l'ascension débute par du "scrambling" , escalade facile d'un long couloir encaissé qui aboutit à une longue fissure/cheminée très étroite qui permet de passer sur l'autre face de la montagne... Cette première vraie difficulté qui ressemble plus à de la spéléologie est remarquablement franchie par les deux cordées, aidées il faut le dire par un bout de corde placée fort à propos la veille par les guides. Ensuite, un premier rappel permet d'accéder au pied de la longue dalle qui aboutit au sommet en trois longueurs côtées 5+, dans lesquelles, pour certains,  il va falloir sérieusement se dépasser. Le soleil réchauffe le rocher sous les mains et une brise fraîche régale l'atmosphère. Quelques cordes fixes aménagées la veille facilitent l'ascension et tout le monde se retrouve au sommet vers 11 heures pour une photo mémorable. Mais, comme le dit Eric, à la différence de la course à la voile, l'arrivée n'est pas au sommet, mais au retour en bas au camp de base.  Autrement dit, il va falloir redescendre et ce sera peut-être le plus pénible après la fatigue accumulée, avec le stress de trois longs rappels pendulaires de plus de 50 mètres suivis de l'interminable descente sous un soleil de plomb.
Arrivés en bas, nous avons été ravis d'apprendre que nous avions battu une sorte de record, avec 10 personnes ensemble au sommet le même jour.... Mais ce n'est pas le plus important.... Une opération de cohésion réussie se voit dans l'immense sourire qui illumine le visage des participants, heureux et fiers d'avoir vécu ensemble des moments parfois difficiles , et réussi des choses qu'ils se seraient crus incapables de réaliser seulement quelques mois auparavant
Ensuite, l'autre grand moment fut la soirée d'échange organisée au camp de base par Manutan en l'honneur de nos hôtes de la tribu des Damara, avec distributions de cadeaux utiles spécialement amenés de France, pour les remercier de nous avoir ouvert les portes de leur territoire l'espace de quelques jours.
Remerciements à la tribu des Damara, à l'équipe d'XO Africa, David et Ian, nos correspondants en Namibie.
Bravo aux guides de montagne, Hubert Fievet et François Pallandre.
Mention spéciale au chef de projet ELO, Didier Depond.
Remerciements à nos fidèles partenaires techniques: Petzl, Quechua, Suunto

jeudi 13 novembre 2008

Un petit tour de 50 pieds pour Eric entre Méditerranée et Atlantique



Eric a repris la mer pour quelques jours en participant au convoyage du voilier monotype de 50 pieds Bostik entre Malaga et Lisbonne.
Ce voilier de course dessiné par le cabinet d'architecture navale Finot-Concq est le premier d'une série destinée à courir "à armes égales" et en solitaire, une course autour du monde en deux étapes baptisée la "SoloOcéane" dont le départ sera donné de Caen fin 2009. En ce mois de novembre, le bateau finit sa longue période d'essai qui l'a vu parcourir en équipage réduit un demi tour du monde (jusqu'à Wellington en Nouvelle Zélande), un aller et retour en Atlantique nord, un tour de Méditerranée dont la Middle Sea Race et enfin ce convoyage retour vers Caen son port d'attache.
La météo capricieuse de la Méditerranée a quelque peu chamboulé le programme et il a fallu s'adapter. Tout d'abord, des vents violents de sud-ouest ont obligé l'équipage à une escale technique à Palma de Majorque pour réparer une déchirure au Solent (voile d'avant essentielle), puis des calmes ont ralenti le bateau dans sa progression vers Gibraltar. Si bien que l'embarquement d'Eric à Malaga s'est fait avec deux jours de retard. Ensuite, le vent s'est obstiné à souffler de face rendant la route directe toujours impossible: près serré et louvoyage de rigueur dans des brises souvent évanescentes dues à une puissante bulle anticyclonique calée au large du Portugal.... Pour Eric qui rêvait de connaître les indéniables qualités du bateau au portant dans la brise qu'on lui avait tant vantées, ce sera pour une autre fois.... Par contre, il a pu apprécier son équilibre parfait le rendant très agréable à barrer, sa simplicité de manoeuvre et sa régularité sous pilote automatique, un véritable sésame pour les courses en solitaire. Sans oublier l'efficacité du moteur qui a permis d'avancer dans les périodes de calme plat....
Ainsi, il aura fallu trois jours entiers pour rallier Lisbonne de Malaga, en parcourant près de deux fois la route, ce qui est tout de même frustrant lorsqu'on navigue sur un tel coursier. Et cela malgré toute la bonne volonté et la compétence de l'équipage de convoyage dirigé par l'expérimenté "boat captain" Yann Clavier. Cela dit, la mer, qu'elle soit méditerranéenne ou atlantique, s'est tout le temps montrée magnifique sous le soleil ou la lune, peu fréquentée, si ce n'est par des baleines, tortues et dauphins venus tour à tour croiser le sillage de Bostik, offrant ainsi à Eric un agréable retour à ce qui reste tout de même son univers de prédilection.
Et, samedi soir, après l'avoir déposé à l'entrée du Tage dans la marina de Sintra, le bateau est reparti immédiatement vers le nord , espérant trouver enfin des conditions plus dignes d'un mois de novembre et d'achever son périple.

Remerciements à l'équipe de la SolOcéane pour cette invit
ation à tester leur bateau et bien sûr à l'équipage de Bostik,  Yann Clavier, Franck Ferey et Cyprien Bertrand.