
Après Oman, la Namibie...! Avec comme objectif l'ascension d'un vrai sommet, le Spitzkoppe ("tête pointue" en Africaner). Cette pyramide de granit ocre de 700 mètres de hauteur, surnommée également le "Cervin africain" pour sa forme caractéristique, se dresse au milieu de nulle part en plein Damaraland, région désertique située entre la capitale Windhoek et l'océan atlantique. Repéré et gravi par Eric Loizeau et François Pallandre au mois de juillet précédent, peu connu mais accessible, ce superbe piton s'avérait l'objectif idéal pour un groupe motivé mais peu habitué à l'escalade.
Après quelques entraînements au MurMur de Pantin, le groupe de 15 personnes débarque mi novembre sous le soleil ardent de Namibie et rejoint immédiatement l'équipe de reconnaissance au camp de base installé juste au pied de la montagne. Les deux guides de l'équipe ELO organisent dès son arrivée une session de révision des techniques de base, car demain il va falloir grimper.... Le lendemain matin, dès quatre heures, à la lueur des frontales, le groupe attaque les premières pentes faciles du Spitzkoppe dans la moiteur de la nuit africaine. Les premiers 400 mètres d'ascension s'apparentent plus à une marche raide, parfois pénible, au milieu de blocs abrasifs et de buissons épineux. Au petit jour, le camp de l'Epaule est atteint. A partir de cet endroit, la vraie escalade commence. Sur cette plate forme surplombant le désert, des réserves d'eau ont été apportées la veille par des membres de la tribu des Damara, ce qui va permettre aux plus fatigués et aux moins expérimentés de rester en stand-bye. La suite de l'ascension débute par du "scrambling" , escalade facile d'un long couloir encaissé qui aboutit à une longue fissure/cheminée très étroite qui permet de passer sur l'autre face de la montagne... Cette première vraie difficulté qui ressemble plus à de la spéléologie est remarquablement franchie par les deux cordées, aidées il faut le dire par un bout de corde placée fort à propos la veille par les guides. Ensuite, un premier rappel permet d'accéder au pied de la longue dalle qui aboutit au sommet en trois longueurs côtées 5+, dans lesquelles, pour certains, il va falloir sérieusement se dépasser. Le soleil réchauffe le rocher sous les mains et une brise fraîche régale l'atmosphère. Quelques cordes fixes aménagées la veille facilitent l'ascension et tout le monde se retrouve au sommet vers 11 heures pour une photo mémorable. Mais, comme le dit Eric, à la différence de la course à la voile, l'arrivée n'est pas au sommet, mais au retour en bas au camp de base. Autrement dit, il va falloir redescendre et ce sera peut-être le plus pénible après la fatigue accumulée, avec le stress de trois longs rappels pendulaires de plus de 50 mètres suivis de l'interminable descente sous un soleil de plomb.
Arrivés en bas, nous avons été ravis d'apprendre que nous avions battu une sorte de record, avec 10 personnes ensemble au sommet le même jour.... Mais ce n'est pas le plus important.... Une opération de cohésion réussie se voit dans l'immense sourire qui illumine le visage des participants, heureux et fiers d'avoir vécu ensemble des moments parfois difficiles , et réussi des choses qu'ils se seraient crus incapables de réaliser seulement quelques mois auparavant.
Ensuite, l'autre grand moment fut la soirée d'échange organisée au camp de base par Manutan en l'honneur de nos hôtes de la tribu des Damara, avec distributions de cadeaux utiles spécialement amenés de France, pour les remercier de nous avoir ouvert les portes de leur territoire l'espace de quelques jours.

Remerciements à la tribu des Damara, à l'équipe d'XO Africa, David et Ian, nos correspondants en Namibie.
Bravo aux guides de montagne, Hubert Fievet et François Pallandre.
Mention spéciale au chef de projet ELO, Didier Depond.
Remerciements à nos fidèles partenaires techniques: Petzl, Quechua, Suunto