
dimanche 31 août 2008
Trophée Mer Montagne® version mer à Cancale

jeudi 7 août 2008
Aventure et Développement Durable, un nouveau projet ambitieux pour Eric Loizeau et son équipe: les Défis pour Gaïa®

- Anselme Baud, guide de haute montagne, himalayiste et skieur emblématique
- François Pallandre, guide, grimpeur, au sommet de l'Everest en 2003
- Alexia Zuberer, alpiniste, professeur de ski, 2 fois au sommet de l'Everest (2003, 2007)
- Jean Michel Asselin, alpiniste, écrivain, journaliste
- Nicolas Mugnier, alpiniste, au sommet de l'Everest avec Eric en 2003

vendredi 1 août 2008
Voyage de reconnaissances en NAMIBIE

Avec pour projet de prochains voyage d’aventure et d’exploration, nous sommes partis pour une session de reconnaissances en Namibie pays mystérieux d’Afrique australe dont le nom fait rêver. Finalement on se fait tout un plat du voyage, mais bon, si l’on prend le vol direct Paris Johannesburg, le voyage se déroule de nuit sans aucun décalage horaire. On atterrit à 8 heures, l’aéroport est confort et permet d’attendre sans souci la navette de 10 heures 30 pour Windhoek. L’avion est plus petit mais confortable, on le partage avec d’authentiques fermiers du bush et des noirs nouvellement admis car on se rend compte que l’apartheid n’est finalement pas si loin….Bref, à midi on arrive sur place, on est en Namibie, il fait chaud et cela sent bon l’Afrique.
Windhoek la capitale est une petite ville moderne de montagne. Elle culmine à 1500 mètres, du coup l’aéroport en est éloigné de 30 bons kilomètres. Nous ne nous y attarderons pas, sauf pour rencontrer le responsable d’XOAfrica, notre correspondant local, et récupérer notre 4X4 ainsi que le matériel de camping.

Nous avons choisi d’explorer dans un premier temps la région du Spitzkoppe, massif granitique surgi au milieu de nulle part, en pleine savane africaine. Ce piton de 800 mètres de haut est surnommé le « Cervin Africain » et il est vrai que sous un certain angle la ressemblance est frappante, même s’il est beaucoup plus facile à escalader. Une association locale gère le « campsite » et les autorisations pour pénétrer dans le parc. Du sommet, la vue est sublime, on pourrait presque voir l’océan atlantique au bout du désert, sans cette brume de chaleur évanescente caractéristique des régions australes.
L’océan atlantique sera d’ailleurs notre destination suivante. La piste rectiligne traverse d’abord une savane sèche d’herbe jaune, puis un désert minéral de pierrailles qui se transforme petit à petit en sable clair. On atteint une piste côtière qui suit la mer. Incongrue, une brumaille insipide noie le paysage. On se croirait en pays breton. Ce phénomène est dû au contraste fort entre la température glacée du courant atlantique qui vient directement de la banquise et la chaleur du continent. En tous les cas, tout ceci est très surprenant et explique que des milliers de phoques ont élu domicile sur cette côte hostile. La piste se déroule infinie devant nous. Jusqu’à présent, ce qui caractérise la Namibie à mes yeux est la densité de population extrêmement faible : on parcourt des centaines de kilomètres sans croiser âme qui vive, pas ou très peu de véhicules, aucun passant sur le bord des pistes, pas de villages de cases comme on peut en voir en Tanzanie ou au Sénégal, quelques rares fermes de boers que l’on repère par les éoliennes dressant leur structure de métal au cœur de toute cette immensité.
Nous voici à Swakopmund. C’est une ville du bout du monde, la seule station balnéaire de Namibie, créée en 1892 par des colons allemands. Jusque là l’embouchure de la rivière Swakop avait abrité quelques rares baleiniers américains de passage et des tribus Hereros, les premiers habitants de cette région semi-désertique. Ainsi, on se croirait dans une ville allemande échouée ici on ne sait trop pourquoi : les noms des rues, les patronymes, l’organisation, la langue, tout rappelle ici l’origine germanique. Un bout de quai rouillé pointe vers l’horizon, vestige ultime de ce qui fut un port au début du siècle, car maintenant toute l’activité maritime (pêche essentiellement) s’est concentrée 30 kilomètres plus au sud à Walvis Bay ou la baie des baleines…. Mis à part la mer qui ici est magnifique de puissance, l’endroit se caractérise par un incroyable cordon d’immenses dunes qui s’étend sur plusieurs kilomètres de largeur. Une randonnée dans ce désert de sable prend rapidement l’allure d’une traversée saharienne et l’on s’attendrait même à croiser des dromadaires, alors que la faune se compose surtout de gazelles, chacals, hyènes, lions et même des…. éléphants . La gentillesse des habitants, le climat presque frais, la diversité des paysages et la quantité d’activités possibles (char à voile, kayak de mer, ski dans les dunes, catamaran, exploration et découverte de la faune aquatique et terrestre…), tout cela donne envie de rester plus longtemps, mais notre voyage d’exploration à ses limites et il nous reste encore le sud à découvrir.
En route donc pour les plus grandes dunes du monde, celles de Sossusvlei. Pour cela il faut traverser le vaste désert du Namib jusqu’au village de Sesriem. Village, c’est un bien grand mot, car il s’agit de quelques baraques de tôles et de planches mal équarries regroupées autour d’une salutaire station d’essence -elles ne sont pas si nombreuses et la gestion du carburant est ici une question de survie – avec un « lodge » coiffé d’une sorte de minaret incongru dans ce coin d’Afrique et l’inévitable « camp site ». C’est aussi l’entrée du parc de Namib Naukluft qui contient les célèbres dunes. Le voyage pour y arriver à travers l’immense plaine désertique a semblé long et assez monotone malgré la beauté fascinante des paysages, mais il faut avouer que le spectacle final en vaut la peine. Une route goudronnée (pour une fois) traverse sur 60 kilomètres une immense vallée , en fait le lit d’un fleuve souterrain, bordée de part et d’autre de dunes gigantesques de sable mordoré. Avec un bon 4X4 et un peu de courage, car le goudron est suivi par une piste traîtresse, on peut continuer jusqu’au bout du bout et le site de « deadvlei », une sorte de vallée de la mort où plus rien ne pousse si ce n’est quelques acacias « erioloba » squelettiques…. Les dunes de Sossusvlei sont uniques au monde par leur hauteur, certaines culminent à 375 mètres au dessus de la rivière asséchée Tsauchab. Elles sont formées par l’accumulation de grains de sable transportés sur des distances considérables depuis le désert du Kalahari par le vent d’est dominant. Comme nous allons nous en rendre compte, leur ascension n’est pas si facile surtout par l’intense chaleur qui chauffe et ramollit le sable, mais le spectacle à partir du sommet est inoubliable. Avant de quitter ce site unique, nous aurons la chance d’assister au coucher du soleil en compagnie d’une famille d’autruches et de quelques antilopes peu farouches. A ce moment là, on se sent bien loin de notre monde moderne, de sa vie trépidante, des ses contingences pas toujours très agréables…
Après une nuit de camping sur les bords du canyon de Sesriem, entaille profonde dans ce sol pétrifié que nous explorerons tôt le matin, nous envisageons le retour vers Windhoek et la civilisation. Suivant les conseils de nos amis de XOAfrica, nous nous arrêtons boire une bière à Solitaire. Comme son nom l’indique, c’est encore un endroit abandonné au milieu de nulle part, avec quatre maisons qui se courent après autour d’une éolienne. Malgré tout, c’est une halte sympathique après plusieurs heures de conduite torride et poussiéreuse, car il y a un vrai bar et des boissons vraiment fraîches, une boutique tropicale, et les dernières nouvelles du monde affichées sur une ardoise au mur : les résultats des matches de rugby et la date (lointaine) des dernières pluies…. Pour rentrer à Windhoek, il faut quitter la plaine désertique et se hisser sur le plateau continental par une piste abrupte et tortueuse. Adieu le désert, bonjour la montagne. Pour notre dernière nuit namibienne, nous abandonnons le camping pour une « guest farm » confortable et cossue gérée par un couple âgé de fermiers d’afrikaners d’origine allemande. De générations en générations depuis 1908 ils exploitent avec amour cette terre difficile et se désolent d’être obligés de l’abandonner à cause du désintéressement de leurs enfants. Il faut bien avouer que vivre ici demande un amour immodéré de la solitude et de la rusticité….
Peut-être le leitmotiv de ce pays que nous retrouverons avec grand plaisir dans quelques mois… !

Reconnaissances menées par Eric Loizeau et François Pallandre en juillet 2008.
Remerciements à l'équipe d'XOAfrica.